Récemment j’ai eu l’occasion de participer à l’enregistrement d’un concert live et une chose singulière m’a frappé. De la dizaine de chanteurs qui se sont succédés sur scène aucun n’a chanté en direct. Tous ont chanté en playback intégral et le public ne s’en est pas plaint une seule fois. Je me souviens que lors de discussions avec des chanteurs et musiciens de la vieille école, le reproche était systématiquement fait à la nouvelle génération. Ce même avis était également souvent mis en avant par les chroniqueurs musicaux (des vieux aussi sans doute) dans leur billets qu’ils soient écrits ou télévisés. Puis, petit à petit, le playback s’est imposé de fait. Plus qu’un fait, une analyse rapide me fait me demander si il ne s’agit pas plutôt d’une nécessité. L’ouverture de la profession a permis à des artistes au profil incomplet, pour ne pas dire médiocre, de percer jusqu’à atteindre le haut de l’affiche. Une fois en poste, il a fallu trouver une solution pour palier le fait que ces même artistes ne pouvaient pas défendre leur rang sur scène. Le playback est alors venu à la rescousse des managers et autres maison de disques. Cela serait passé inaperçu si sur la même scène il ne se trouvait pas des artistes qui eux peuvent faire fi de cet artifice. De même si les exigences de qualité et d’originalité des prestations scéniques n’imposaient pas un show avec le moins de faille possible, le recours au playback n’existerait pas. Plusieurs observateurs ont présenté comme un scoop leur découverte de la présence de playbacks dans les show de Madonna. Faux scoop mes amis: Comment voulez vous qu’une personne danse dans tous les sens pendant 10 minutes et sans reprendre son souffle se lance dans une envolée lyrique ? c’est humainement impossible et le playback est là pour nous permettre d’assister à un concert de 2 heures au lieu de 5 heures en tenant compte d’une pause de 20 minutes entre toutes les chansons. Il est vrai que des artistes statiques, suivez mon regard , ah zut! vous pouvez pas voir que je pointe la scène de la nouvelle musique française, ne devraient pas avoir ce genre d’ ennui mais le spectacle présenté est certainement d’une autre nature.
Il ressort de tout cela que l’aspect primordiale d’un spectacle est le sentiment qu’en retire le public. Celui-ci se moque de savoir d’où vient la musique et comment elle est faite du moment que celle ci est bonne. Avec toutes les dérives que cela peut comporter. Sur ces bonnes paroles, je m’en vais écouter mon Best of de Milli Vanilli en vous souhaitant une bonne et heureuse année 2009.
[dailymotion x4o1j1]
Milli Vanilli Live au Grammy Award
Chanter en playback ce n’est pas chanter ! C’est juste faire semblant, mais j’avoue que chanter et danser comme le fait madonna pendant ses concerts, ce n’est pas facile, c’est bien pour ça qu’elle chante en playback ! Ceci dit, même si elle n’a pas de voix, elle reste quand même une “showgirl” !,