Nous sommes tous de grands enfants

L’autre jour, au volant de ma voiture, j’ai écouté l’interview de Thierry Chassagne, Président de Warner Music France sur BFM. Je suis sur qu’on peut retrouver le PodCast de son intervention sur le site de BFM. Pour ma part, ce que j’ai retenu de son intervention c’était que :

  • L’industrie musicale avait subit un recul des ventes de 16% en 2006 en France ;
  • La Warner avait enfin terminé de digitaliser tout son catalogue et qu’elle était enfin près à la mettre à la disposition des internautes en ligne ;
  • Il ne comprenait pas pourquoi on n’était pas capable de bloquer les sites de téléchargement illégales de musique à l’instar de ce qui est fait pour les sites à catactères racistes et/ou pédophiles;

Si au départ, cette intervention, en marge de l’ouverture du midem à Cannes, m’a fait sourire en y repensant maintenant je me dis que ce n’était pas si marrant que cela.

Vous vous dites que je vais parler de la comparaison faite entre les propriétaires de sites de téléchargements illégaux et les pédophiles et/ou les racistes…mais non, car je vais essayer d’élever le débat. Prenons 2 époques pas si éloigner l’une de l’autre.

Durant les années 80

  1. L’industrie du disque fonctionnait majoritairement sur la base du disque vinyle. C’est idiot ce que je dis mais c’est très important. Un disque vinyle, un 33 tours, ça prend plus de place qu’un CD, on ne peut l’écouter ni dans sa voiture ni au boulot, ni en faisant son jogging ni dans le métro.Un disque vinyle on peut graver dessus au maximum 12 chansons au de-là on sera obligé de presser un autre disque.
    Un disque vinyle, il faut le retourner si on veut écouter toutes les chansons d’un album. Bref, sans y réfléchir, un disque vinyle c’était hyper contraignant en fait et c’est pour cela que le concept d’album est lié au vinyl et qu’il se vendait bien car même les copies sur K7 d’un disque vynile n’étaient pas fameux. En conclusion, il valait mieux avoir l’album original que la copie K7, si elle n’était pas fournie par le distributeur officiel du disque.
  2. Les albums contiennent en moyenne 10 chansons du fait des contraintes du vinyles. Seuls les grandes pointures peuvent se permettre d’avoir un album avec multiples vinyles. De fait le rapport Nombre de bonnes chansons / nombres de chansons totales de l’album est de 3/8 avec au moins 2 chansons de bien par face d’album. C’est en quelque sorte une obligation si on veut sortir un album. Un album d’un chanteur pop, par exemple, avait un durée de vie de plus de 2 ans avec la possibilité de pouvoir sortir entre 3 à 4 clips. S’il était assez bien vendu on pouvait même graver un vinyle de remix.

La situation en 2007.

  1. Le support a changé, on est passé du Vinyl au CD voire au disque dur de son ordi, donc la limite des 10 chansons en moyenne pour un album n’a plus d’intéret voir le concept de l’album a pris du plomb dans l’aile. Si on essaie de comparer un CD et un vinyl, on peut prendre son CD avec soi, on peut naviguer sans aucune contrainte sur l’entièreté du CD. Et je ne parle pas d’un disque dur. Bref toutes les contraintes du vinyl on disparu. Et si je veux effectuer une copie de la chanson cela me prendra encore moins de temps que si j’écoute le CD.
  2. Un artiste sort un album de 12 à 14 chansons moyenne. Certains album contiennent jusqu’à 22 chansons si on compte en plus les hidden tracks. On peut vite naviguer donc après 15 minutes on connait déjà tous l’album. Qui dit moins de contrainte dit que lorsqu’on sort un album, il faut avoir un bon marketing sinon votre album et déjà has been après 1 semaine si vous vous y prenait mal. Enfin, et là où le bas blesse, le nombre absolue de bonne chansons par album n’a pas changer 3 ou 4 mais sur 14 ou 16 chansons maintenant. Donc les albums parraissent de facto comme de mauvaise qualité. Tous cela contribuer à la durée de vie de 3 à 6 mois maximum pour un album. Et à l’obligation d’avoir des clips et des remix près avant même la sortie de l’album officiel si on veut un retour sur investissement.

Dernière comparaison, en 1990 pour être in il fallait un walkman ou un discman et tu étais dans le vent, 20 ans plus tard, il faut, au moins, un console de jeux, un GSM, un ordi, la dernière sonnerie à la mode, bref le budget de l’enfant actuel au niveau des multimédia a explosé.

L’équation est alors très simple, d’un côté imaginons un artiste X qui sort un album : d’après mais calcul sans l’avoir écouté le pourcentage de bonne chanson et de 1/5, et son CD coute 20 €. De l’autre côté, l’enfant doit au moins recharger son forfait téléphonique mensuel ( 20 € ) , acheté la dernière sonnerie à la mode ( 1 € ) et avoir le dernier jeu de la dernière console ( +/- 50 € ) que fait-il ?

Il charge son téléphone et utilise une des innombrables messagerie instantané pour contacter un de ces potes pour savoir s’il n’a pas déjà graver sur son ordi l’album en question.

Moralité… Nous sommes tous de grands enfants !!!

One thought on “Nous sommes tous de grands enfants

  1. slt, je voulais savoir si tu aurai des infos sur des témoignage de personne qui aurait la nostalgie du disque vinyles. merci

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